Histoire du WindsoR
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L’Hôtel WindsoR fût bâti en 1896 par B. Pachiaudi, un architecte de l’école d’Eiffel. Sa façade en pierre de taille et la structure en fer du toit sont caractéristiques de ce mouvement d’architecture de la fin du XIXème siècle. Immeuble bourgeois à l’origine, il fut transformé en hôtel dès le début du XXème siècle. Entre 1926 et 1936, il fut dirigé par Maurice Journeau, un compositeur de talent qui travaillait avec l’excellent violoniste de l’époque Gil Graven.
Lorsque Marguerite et Vincent Redolfi-Strizzot devinrent propriétaire en 1942, le Windsor était un hôtel pension 2 étoiles traditionnel, très prisé par la clientèle anglaise qui effectuait à l’époque de longs séjours sous le soleil de la Côte d’Azur en hiver. Les clients y habitaient parfois de longs mois pour profiter de la douceur du climat, c’était une clientèle principalement russe et anglo saxone. Une transformation progressive permit de mettre des sanitaires dans toutes les chambres et d’obtenir une 3ème étoile en 1955. En 1975 après le décès de Marguerite, Jean-Claude Redolfi qui dirigeait le Windsor à l’époque, reprit la Villa Borghèse à Gréoux-les-bains et Bernard, son frère cadet, l’hôtel Windsor.
Inspiré par ses nombreux voyages en Asie et en Amérique Latine, Bernard Redolfi voulut créer une atmosphère différente, s’éloignant du style classique des hôtels d’alors. Il installe un trône et un temple chinois dans le hall qui donnent à l’hôtel une touche exotique. Il aménage le jardin autour d’une petite piscine, avec des essences tropicales qui confèrent au lieu une magie venue d’ailleurs. Antoine Baudoin réalisera des fresques murales invitant aux rêves et aux voyages. Ainsi, une trentaine de chambres furent rénovées dans cet esprit dans les années 80.
En 1987, Bernard Redolfi participe à un voyage à Gand organisé par Christian Bernard, directeur de la Villa Arson. C’est au décès d’Antoine Baudoin et à la suite de ce voyage que le concept des « chambres d’artistes » à l’hôtel Windsor commença à émerger. En 1989, Bernard décidait de confier une première chambre à Joël Ducoroy, espérant que d’autres hôteliers poursuivraient le parcours dans la ville. Mais, aucun hôtel ne suivra l’expérience et Bernard poursuivit ainsi la rénovation de l’hôtel en constituant une collection de chambres unique au monde (Ben, Glen Baxter, Claudio Parmiggianni, Robert Barry…). Ce travail fut réalisé en étroite collaboration avec Martine De la Châtre, amie d’enfance et galeriste réputée à Nice puis dans le Marais.
Depuis 2004, sa nièce Odile Redolfi-Payen dirige à son tour l’Hôtel WindsoR dans le même esprit et assure la continuité de la collection avec engagement. Les salles de bains ont été refaites, le plus souvent en concertation avec les artistes des chambres… Une nouvelle chambre est réalisée chaque année (Olivier Notellet, Choi Jeong Hwa, Mathieu Mercier, Cécile Bart…). Chaque exposition temporaire laisse des traces de son passage çà et là et complète ainsi la collection permanente. Odile cultive le goût de ces traces d’histoire et les rénovations transforment le lieu en douceur, en superposant les strates, en laissant toujours un pan ou des bribes d’une décoration précédente. Cette démarche confère à l’hôtel un caractère hétéroclite étudié qui se veut chaleureux et éloigné des standards de l’hôtellerie actuelle.
Côté restaurant, le Windsor aime l’authenticité en privilégiant les plats traditionnels nissarts, sans dogmatisme. Les saveurs s’enrichissent parfois de parfums exotiques. Mais la cuisine s’élabore d’abord autour de produits frais et de légumes issus de l’agriculture biologique. Le menu de spécialités niçoises peut se croiser avec le menu végétarien sans gluten. Le restaurant a ainsi été labellisé Maitre Restaurateur. Cette cuisine autour de produits frais et le plus souvent locaux participe à une gestion respectueuse de l’environnement, conformément aux exigences de la Clef verte obtenue en 2015.
Le Spa s’est développé en 2010 avec une gamme de soins naturels et exotiques avec des praticiens fidèles qui prodiguent des massages aux bolus de lavande ou aux pierres chaudes, un gommage balinais après un hammam parfumé à l’eucalyptus ou un soin du visage Phytomer à la rose.
Ainsi, Odile Redolfi met l’authenticité au cœur de sa démarche que ce soit dans la qualité des services et des soins prodigués aux clients, dans l’attention qu’elle porte au confort de l’établissement, dans son engagement à la conservation des œuvres et du bâtiment, dans l’ambition qu’elle porte au développement de l’art contemporain à l’hôtel et au-delà.
Les Chambres d'Artistes
En 1987, Bernard Redolfi découvre donc l’exposition « Chambres d’amis » de Jan Hoet, une exposition itinérante dans la ville de Gand à la découverte de chambres ouvertes par leur propriétaire. Celles-ci avaient été investies temporairement par des artistes contemporains. La chambre de Buren réalisée à l’époque est à découvrir aujourd’hui au SMAK à Gand. Joël Ducorroy réalisera donc la première chambre au WindsoR en 1989 et Bernard continuera avec Claude Rutault, établissant ainsi le lien avec l’exposition belge. Ensuite, chaque année, il confia la réalisation de nouvelles chambres à des artistes français ou étrangers ayant une belle muséographie pour la plupart. Chacune est le fruit d’une rencontre et même parfois d’une profonde amitié. Raymond Hains passa 3 ans à l’hôtel Windsor et laissa un ready-made: une photographie de son reflet dans le miroir de sa chambre, une chambre très « habitée ».
Odile Redolfi poursuit toujours cette démarche de rénovation continue avec enthousiasme et exigence, avec Martine De la Châtre le plus souvent à ses côtés. Odile privilégie les plasticiens travaillant en 3 dimensions, se soucie de la pérennité des pièces et de la continuité du travail de l’artiste dans les salles de bains. La chambre de Ben a dû être revue entièrement pour se prémunir du temps qui passe et de la détérioration inéluctable des murs. Elle attache un intérêt particulier au travail des femmes pour améliorer la parité avec le temps et a ainsi réalisé des chambres avec Samta Benyahia, Aicha Hamu et Cécile Bart. Elle aime bien aussi aller chercher des artistes un peu plus loin ce qui permet de tisser des liens au-delà de nos frontières comme avec la Corée en ayant invité l’artiste Choi Jeong hwa à investir une chambre.
La Vidéothèque
Depuis le début des années 2010, Odile constitue avec Pauline Payen une vidéothèque d’interviews d’artistes ayant fait une installation à l’hôtel, une quinzaine à ce jour, dont une avec Gottfried Honegger, François Morellet et Guy Rottier qui avait lui participé à une exposition. Ils nous ont quittés depuis, des témoignages qui prennent plus d’importance encore.
Les Expositions
Dès son arrivée, Odile a souhaité développer les expositions temporaires pour offrir à la clientèle un environnement toujours renouvelé et aider à la diffusion de jeunes artistes.
Ainsi, après avoir lancé l’expérience avec la galeriste Sandrine Mons, Odile a souhaité confier ses espaces à des artistes pour des installations In Situ. Ainsi, ont exposé: Cédric Teisseire, Kristof Everart, Aicha Hamu, Elodie Lecat (avec Guy Rottier), Mauro Benetti, Cynthia Lemesle et JP Roubaud, le collectif KKF… Ces artistes, le plus souvent locaux, se succèdent et investissent tour à tour le lieu en le transformant pour quelques mois.
Parfois, des ténors souhaitent aussi se prêter au jeu : Ben a exposé une soixantaine de pièces pour l’exposition « l’art contemporain et la Cote d’Azur » , Noël Dolla a investi le hall en 2016 avec ses tarlatanes…
En 2017, Julien Griffaut invite 19 artistes à participer à une exposition collective pour la première fois au Windsor: « Show me the way » en référence à la célèbre chanson Alabama song de Kurt Weill et Bertolt Brecht, reprise avec succès par The DOORS explore la relation qui existe entre l’hôtel et la musique, que cela soit à travers la chambre d’hôtel, le motel ou encore le bar.
Membre du réseau Botoxs, le Windsor a aussi participé à plusieurs manifestations collectives (Le Salon de l’auto (2010), l’Art contemporain et la côte d’azur (2011), Slowmo (2012)…
A chaque exposition, Odile garde une trace du passage de l’artiste pour compléter les installations In situ ou constituer peu à peu une collection. On trouvera ainsi des rubans noirs de Kristoff Everart dans le hall, la luna de Mauro Benetti qui se contemple dans la piscine, la « fuite d’eau » de KKF qui s’échappe de l’aquarium, quelques toiles de Ben qui habitent le restaurant…
Le Festival OVNi
Soucieuse de préserver la position unique de l’hôtel Windsor dans le monde de l’art contemporain, Odile Redolfi cherchait à concevoir un événement inédit à l’hôtel. Présidente de Botoxs en 2015, le réseau d’art contemporain de la côte d’azur, elle a souhaité aussi concevoir un projet collaboratif à Nice qui rassemble ses acteurs.
Ainsi naquit le festival OVNi, Objectif Vidéo Nice, parrainé par Christian Bernard, Directeur du Mamco Genève. Inspiré en partie par « Supervues » à l’Hotel Burrhus à Vaison la romaine. 24 programmations d’art vidéo proposées par des musées et associations ont été présentées dans les chambres du Windsor sur moniteur de télévision, sur grand écran, au sol ou au plafond, selon une scénographie de Pauline Payen. Un concept inédit, un médium original… Un événement plébiscité par le public qui s’est étendu dans la ville avec 14 lieux participants dès la première année.
Après le succès de 2015, OVNi 2016 a proposé une deuxième édition parrainée par Pascal Neveux, directeur du FRAC, cette édition a fédéré plus d’une trentaine de lieux, d’autres hôtels, des musées d’art et d’histoire, des lieux d’architecture ou de design… (MAMAC, Palais Lascaris, Musée Terra Amata, Musée Chagall, Les abattoirs, Smarin…). Certains ont proposé les vidéos de leur collection, d’autres ont invité des structures programmatrices… Ainsi, 70 programmations au total ont mis à l’honneur une centaine d’artistes à retrouver sur le site d’OVNi. Les collectionneurs Isabelle et Jean-Conrad Lemaitre, puis Françoise et Jean-Claude Quemin ont joué un rôle important dans le développement de ce festival prodiguant des conseils et impliquant leur réseau, tout comme Haily Grenet, curatrice qui a rejoint l’équipe et apporté une expertise essentielle à l’édition 2016.
En cours d’année, l’équipe OVNi propose des programmations vidéo dans le jardin de l’hôtel pour différents événements : le festival des jardins, les nocturnes de Botoxs, le festival MOVIMENTA.
CAMERA CAMERA 2017
Le dernier week-end de novembre 2017, dans le cadre du festival MOVIMENTA, OVNi monte un premier salon d’art vidéo à Nice, Camera camera. Ainsi, le Salon du Windsor propose une ballade d’une chambre à l’autre, à la recherche d’images mobiles, tout en laissant découvrir çà et là des chambres insolites, version vivante de la chambre d’hôtel à travers des objets de la vie quotidienne.
Ainsi, Odile espère inscrire le Windsor dans le patrimoine de la ville et maintenir le lieu dans une démarche toujours innovante, à la pointe de l’art contemporain qui participe à l’actualié artistique de notre région.